Idées de cadeaux de Noël – pour les 6-9 ans

De beaux albums, des BD, des documentaires… À lire tout seul ou en lecture accompagnée.

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Idées de cadeaux de Noël – pour les 3-5 ans

De beaux albums illustrés pour rêver, rire, se réchauffer avec les 3-6 ans…

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Idées cadeaux de Noël – pour les tout-petits 0-3 ans

Des livres à toucher, écouter, lire… pour émerveiller les plus jeunes et partager de beaux moments avec eux !

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La rentrée littéraire 2021

Rien ne t’appartient, Nathacha Appanah, éditions Gallimard, 160 pages.

L’écrivaine mauricienne Nathacha Appanah est une des voix singulières de la littérature contemporaine francophone qui tisse depuis près de 20 ans une œuvre sensible et puissante. Son nouveau roman retrace le destin de Tara, femme veuve qui se remémore sa jeunesse marquée par l’enfance heureuse, les soubresauts politiques de son pays, la violence, l’amitié. D’une écriture simple, fluide et chargée de mystère, elle dévoile son histoire et celle de l’amie qui la hante grâce à une construction très maîtrisée du récit. Avec une grande finesse, Nathacha Appanah parvient à s’immiscer dans l’intimité des personnages pour raconter de manière très juste des expériences complexes et ambiguës telles que les sentiments et le désir d’une adolescente dans un milieu hostile. Impressionnant !

Notre part de nuit, Mariana Enriquez, éditions du Sous-sol, 768 pages.

C’est la claque de cette rentrée ! Roman de grande ampleur, qui mêle le fantastique, la saga familiale, le roman d’amour, la chronique politique et sociale des années 1980 en Argentine. Un roman addictif et fascinant d’où surgissent des images qui vous renversent, images d’horreur ou de pure tendresse. Truffé de références littéraires, cinématographiques et musicales, le livre nous fait traverser les époques et les continents grâce à une construction narrative élaborée. Mariana Enriquez a un talent fou pour faire vivre ses personnages dans un univers où les morts hantent les vivants et où tous vont nous habiter longtemps.

 

Bel Abîme, Yamen Manai, éditions Elyzad, 120 pages.

Un texte bref et cinglant, quatrième roman de Yamen Manai, jeune auteur tunisien qui a notamment écrit L’amas ardent (2017) que nous avions beaucoup aimé. Dans Bel Abîme, il donne voix à un adolescent rebelle arrêté par la police, s’adressant à son avocat. Il y dit sa rage contre une société tunisienne étouffante : la violence intrafamiliale, le sentiment d’effondrement, l’injustice sociale, le manque d’amour. Une parole émouvante et percutante, apparemment simple dans la forme mais qui en dit beaucoup, dans la lignée des textes publiés par la belle maison d’édition Elyzad basée à Tunis.

 

Le sniper, son wok et son fusil, Chang Kuo-Li, éditions Gallimard, coll. Série noire, 368 pages.

Ai Li est un tireur d’élite pris entre deux feux. Après une mission pourtant exécutée dans les lettres de l’art, il va devoir partir en cavale avec ses anciens compagnons d’arme et Interpol à ses trousses. Notre coup de cœur polar de la rentrée. C’est la première traduction du chinois à la série noire et, sans révolutionner les canons du genre, on est ravi de rencontrer une nouvelle voix et un humour venus de loin. Entre Jason Bourne et Shibumi, une lecture vraiment réjouissante.

Trois idées de lecture

Canoë, Maylis de Kerangal, éditions Verticales, 16,50€

Un magnifique recueil de nouvelles qui fait résonner la beauté et la complexité des voix humaines, en France et en Amérique du Nord. On a beaucoup aimé !

 

 

Les cinéphiles amateurs de Werner Herzog aimeront le roman noir Casino Amazonie de l’auteur brésilien Edyr Augusto (éditions Asphalte) dont l’ambiance rappelle le grandiose Fitzcarraldo.

 

 

 

Du côté des enfants, l’album Changer d’air de Jeanne Macaigne (éditions Les fourmis rouges) est notre « histoire-du-soir » du moment : un livre richement illustré qui parle des conflits (au sein de la fratrie par exemple…) et célèbre l’harmonie, à lire aux enfants dès 4 ans.

Petite sélection parmi nos rayons (avril 2021)

Des romans, des récits, des essais… Variés, passionnants et étonnants chacun à leur manière, pour vous donner des idées de lecture !

LITTÉRATURE

L’Avantage de Thomas André, éditions Tristram, 17€

Chronique d’un été, d’un tournoi de tennis et d’un passage à vide, le premier roman de Thomas André sonde l’esprit et le corps d’un jeune homme qui ne semble vivre que raquette en main face à un adversaire. Atmosphères troubles, ambiguïtés, flottements, sont restituées avec beaucoup de justesse. Digne des grands américains (Carver, Hemingway) dans cette façon de taper juste à chaque description (un sacré toucher de balle, osera-t-on…) mais aussi pour cette aptitude subtile à nous faire sentir les errances d’un jeune garçon à la fois doué et absent à lui-même. Bertrand

Nom de noms de Gilles Verdet, éd. L’arbre vengeur, 13€

Gilles Verdet continue avec Nom de noms à explorer la vie des gens qui, d’ordinaire, restent dans l’ombre, comme Jean-Pierre Martinet, partis de rien et arrivés nulle part… La brochette de personnages ci-présentée a en commun un nom à coucher dehors : Rien, Personne, Lediable, etc. Leurs destins vont se trouver emmêlés dans sombre histoire de chantage partie de… pas grand-chose. Avec humour et en observateur attentif et bienveillant, Gilles Verdet dépeint les blessures de la vie qui parfois nous pèsent depuis la naissance. Jérôme

André-la-poisse, Andreï Siniavski, Editions du typhon, 15€

Le jeune André est bègue, et quand une fée vient se pencher sur son mal, la guérison n’est pas gratuite : il sera, en contrepartie, porteur de malchance ! Les mésaventures vont s’enchainer pour le héros, coupable malgré lui du malheur des autres. Ecrit en 1980 par le dissident russe Andreï Siniavski, ce conte à l’humour noir est un bijou de finesse aux accents kafkaïens. Derrière une trame cocasse et fantastique, il offre un regard sur le sort de l’écrivain, la puissance des systèmes et la liberté. La préface signée par son fils l’écrivain Iegor Gran est complétée par une série d’entretiens éclairants menés par les éditeurs et à retrouver en ligne. On vous recommandera aussi chaudement la lecture du passionnant Les services compétents (éditions POL, paru en janvier 2020) de Iegor Gran qui y raconte avec humour (oui c’est possible !) la traque de son père par les services du KGB. Aline

L’année du singe, Patti Smith, Gallimard, 18€

Patti Smith vient de fêter ses 70 printemps. Comme dans son livre M Train, le lecteur navigue dans un récit entre rêve et réalité entre la côte ouest américaine et le domicile new-yorkais de la chanteuse. Hymne à la musique, l’amitié, la littérature. Méditation sur l’absence et la fuite du temps. La grande dame du rock convoque le merveilleux de l’enfance et s’attache aux signes qui jalonnent une vie. Très beau. Bertrand

L’inconnu de la poste, Florence Aubenas, éditions de L’Olivier, 19€

La journaliste Florence Aubenas retrace presque 10 ans d’enquête après l’assassinat en 2008 d’une jeune femme dans le bureau de poste d’un village de montagne. Au-delà du fait-divers, elle nous propose sans voyeurisme le portrait multiple d’un territoire et de ses habitants – en particulier de Gérald Thomassin, acteur de cinéma au parcours chaotique, désigné un temps comme le principal suspect, porté disparu depuis 2019. Ancienne chroniqueuse judiciaire et grande connaisseuse de la justice française, l’auteure revient avec précision sur les nombreux rebondissements de cette affaire jamais élucidée. Aline

Normal people, Sally Rooney, éditions de L’Olivier, 22€

Une romance contemporaine dans l’intimité d’un couple d’adolescents irlandais, du lycée à leurs années d’études à Dublin. La justesse des dialogues et la mécanique rapide du roman découpé en courts chapitres (on comprend qu’il ait été adapté en série !) en font un livre à dévorer d’une traite ! Aline

 

Les gouvernantes, Anne Serre, éditions Champ Vallon, 15€

« Ce sont « les gouvernantes » . Elles sont trois, dans une grande maison au fond d’un parc, comme des reines, protégées du monde extérieur par des grilles d’or. Tour à tour follement gaies, tendres ou cruelles, mais toujours ardentes et puissamment vivantes, elles s’allient, se séparent, se déchirent ou se poursuivent dans d’étranges jeux qui sont ceux de la vie. Observées par l’oeil implacable d’une lunette qui ne les perd pas de vue, « les gouvernantes » jouent pour nous le charme et la magie d’un songe de nuit d’été… » (éditions Champ Vallon)

La fracture, Nina Allan, 10/18, 8,80€

« Le 16 juillet 1994 dans la région de Manchester, Julie Rouane, dix-sept ans, prétexte un rendez-vous avec une copine pour s’absenter du domicile familial… et disparaît pendant plus de vingt ans. Longtemps après l’abandon de l’enquête par la police, son père, Raymond Rouane, continue à explorer seul toutes les pistes possibles. En vain. La mère de Julie et sa soeur cadette, Selena, tentent elles aussi de faire front, chacune à sa manière. Puis un soir, 20 ans après, une femme qui prétend être Julie contacte Selena. Alors qu’on avait soupçonné que l’adolescente ait pu être enlevée et assassinée – un homme de la région ayant avoué plusieurs meurtres de femmes -, l’histoire que Julie raconte à sa soeur est tout à fait différente, extravagante, impossible… » (éditions 10/18)

POLAR

Les chiens de Pasvik, Olivier Truc, éditions Métailié, 21€

« La frontière ? Une invention d’humains.
Des rennes norvégiens passent côté russe. C’est l’incident diplomatique. Police des rennes, gardes-frontières du FSB, le grand jeu. Qui dérape. Alors surgissent les chiens de Pasvik. Mafieux russes, petits trafiquants, douaniers suspects, éleveurs sami nostalgiques, politiciens sans scrupules, adolescentes insupportables et chiens perdus se croisent dans cette quatrième enquête de la police des rennes. Elle marque les retrouvailles – mouvementées – de Klemet et Nina aux confins de la Laponie, là où l’odeur des pâturages perdus donne le vertige.
Olivier Truc nous raconte le pays sami avec un talent irrésistible. Il sait nous séduire avec ses personnages complexes et sympathiques. Et, comme dans Le Dernier Lapon et La Montagne rouge, il nous emmène à travers des paysages somptueusement glacés. » (éditions Métailié)

Quarantaine, Peter May, éditions du Rouergue, 22€

« Alors qu’une épidémie sans merci a séparé la capitale britannique du reste du monde, alors que le Premier ministre lui-même vient de mourir, un ouvrier découvre sur le chantier ce qu’il reste du corps d’un enfant. MacNeil, l’homme qui a décidé de quitter la police, est envoyé sur les lieux. C’est lui, le policier désabusé, qui va devoir remonter la piste d’une machination abominable, dans une ville en butte aux pillages où les soldats en patrouille font la loi. Et alors qu’il apprend que son fils unique, Sean, est contaminé à son tour, n’ayant qu’une chance infime d’en réchapper. » (Le Rouergue)

PHILOSOPHIE

L’empire du non-sens ; l’art et la société technicienne, Jacques Ellul, éditions L’échappée,  20€

« Dans notre monde envahi par les technologies et leur recherche frénétique de l’efficacité, l’art pourrait apparaître comme une oasis vouée à la contemplation et à la méditation. Il n’en est pourtant rien. L’art de notre temps emprunte à l’industrie ses objets et ses matériaux, peuple ses expositions d’écrans, et rêve de cyborgs et de réseaux.
Dans ce livre prophétique, le grand penseur de la technique Jacques Ellul montre comment plasticiens, écrivains et musiciens ont succombé aux forces qui écrasent le monde. Certains, subjugués dès le début du xxe siècle par la technoscience, adoptent ses outils et ses procédures, se condamnant ainsi à la froideur, à l’absurdité ou à l’abstraction. D’autres – ou parfois les mêmes -, se voulant contestataires, accumulent les représentations du désastre ou les signes de la subversion, sans jamais pour autant saisir la racine du mal : le règne de la Technique.
Pour masquer sa vacuité, l’art contemporain se pare d’un discours théorique sophistiqué et intimidant. Passant outre, Ellul incite les artistes à s’émanciper de leur fascination pour la technologie, afin de renouer avec la faculté, propre à tout créateur authentique, d’allier le sens au sensible. » (éditions L’échappée)

Je fus ; essai sur la liberté, Bernard Charbonneau, éditions R&N, 22€

« Je fus, que son ami Jacques Ellul tenait « pour un des seuls livres fondamentaux sur la liberté », est l’œuvre de philosophie existentielle majeure de Bernard Charbonneau. Cet Essai sur la liberté, véritable odyssée intellectuelle et sensible d’une liberté incarnée, à laquelle Bernard Charbonneau donne corps, sang, chair, esprit et style d’une manière incomparable, s’articule autour de l’autre concept central de sa pensée : la nature. Imprégné des intuitions de ceux qui l’ont accompagné dans sa quête (Montaigne, Pascal, Kierkegaard, Nietzsche), Charbonneau explore le concept de liberté sous toutes ses formes ; la sienne est forcément tragique (« le plus dur des devoirs »), qu’il oppose au « mensonge de la liberté » et à tous ses avatars idéologiques, technoscientifiques ou consuméristes. un livre indispensable pour quiconque cherche à être vraiment libre, c’est-à-dire à interroger les conditions de possibilité de sa propre liberté – et surtout à la vivre, ici et maintenant. » (éditions R&N)

CURIOSITÉS

À découvrir, à lire et/ou à offrir !

Les livres de la petite maison d’édition Les Venterniers sont à retrouver à la librairie. De beaux ouvrages de poésie faits à la main, pleins de délicatesse, d’humour et de fantaisie.

(photos éditions Les Venterniers)

 

 

 

Nos derniers conseils de lecture

Un texte lumineux sur la montagne et l’engagement. Un homme marche en montagne sur un chemin qu’il connait bien. Quelques mètres plus loin, un autre marcheur est emporté par un éboulement. Il se trouve que les deux personnages se connaissaient bien quarante ans auparavant : frères d’armes dans une organisation clandestine d’extrême gauche, l’un a trahi l’autre. Est-il possible que cette chute ne soit qu’un accident ? Le roman met en scène le jeune juge et l’accusé dans un long dialogue écrit sur le fil. D’une écriture minérale et fluide, il offre de magnifiques pages sur la montagne et des réflexions sur l’engagement politique, tout en maintenant, jusqu’au bout, le suspense sur la culpabilité du personnage.
Impossible, Erri de Luca, Gallimard, 16,50€

Elisa Shua Dusapin nous emmène encore une fois dans son univers si particulier, cette fois-ci dans une fiction même si on l’imaginerait bien à la place de son héroïne : une jeune costumière, fraichement diplômée, qui va faire ses armes dans un cirque à Vladivostok auprès d’un trio de barre russe (si vous ne connaissez pas cette discipline, vous verrez, c’est très impressionnant !). Le roman nous fait partager leur histoire, le temps d’une saison et d’une compétition. Toujours un peu décalé, original, et très touchant.
Vladivostok Circus, Elisa Shua Dusapin, éditions Zoé, 16,50€

Dépaysement, rire, mort, amour, lumière et campagne islandaise. Voici les quelques mots qui pourraient résumer cette pépite littéraire de Jón Kalman Stefánsson (auteur notamment d’Asta) qui nous fait vivre le temps d’un roman parmi les 400 habitants d’un village islandais au fond d’un fjord. D’une ferme à l’autre, en passant par la coopérative et la salle des fêtes (les bals sont au coeur de la vie sociale), c’est une fresque sociale touchante, une comédie humaine à la sauce islandaise où la vie est parfois tragique, mais souvent cocasse – et où finalement on rit beaucoup.
Lumière d’été, puis vient la nuit, Jón Kalman Stefánsson, éditions Gallimard, 22,50€

La vie, les galères et les amours d’une jeune fille noire de 17 ans, pauvre, mère d’un enfant, dans l’Amérique ségrégationniste des années 1950… On ne peut pas dire que le sujet soit follement réjouissant, et pourtant ! Au-delà de la dureté de la réalité qu’elle décrit, il se dégage de ce texte une joie de vivre, une force et une énergie communicatives. Car cette femme à la volonté de fer a aussi un incroyable bagou, et affronte les obstacles avec un mélange de fierté et d’innocence juvénile. Et l’on perçoit déjà les germes de l’engagement politique de Maya Angelou, grande figure du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis.
Rassemblez-vous en mon nom, Maya Angelou, éditions Notabilia, 18€.