A L’escampette, on aime beaucoup les éditions Anacharsis, qui font depuis plus de dix ans des livres beaux, étonnants, différents, érudits, drôles… bref, passionnants. Alors ils seront à l’honneur en ctte soirée, en compagnie de Franck Manuel dont Anacharsis a publié le premier roman, Le facteur phi, à la dernière rentrée littéraire et de Charles-Henri Lavielle, l’éditeur lui-même, qui nous parlera de son travail et des livres qu’il a publiés…
Le facteur phi, donc. Odyssée d’un facteur intello qui lors de sa tournée distribue des lettres et s’arrête chez les uns et les autres boire un coup. Et c’est le coup de trop qui va tout faire basculer : le facteur hallucine, s’enferme dans une folie solitaire, et le roman vire au fantastique tragi-comique. Très érudit et référencé, Le facteur phi convoque aussi bien Queneau, Rabelais, Lautréamont, Homère que les artistes contemporains. C’est avant tout un roman à tiroirs d’une grande inventivité, qui ne ressemble à aucun autre… Mais qui va comme un gant à Anacharsis !
Archives du blog
Lecture : Henri Miller et Anaïs Nin, correspondance passionnée
Anaïs Nin et Henry Miller ont entretenu pendant vingt ans une correspondance passionnée. Commencée en 1932, dans leurs années parisiennes, nourrie par l’expérience de la psychanalyse, elle s’achève en 1953, en Californie alors qu’ils sont tous les deux devenus célèbres. Récit d’un amour fou, terriblement passionné, tantôt tendre, cruel, sensuel, violent, manipulateur, cette Correspondance passionnée est l’un des plus grands textes sur la complexité du sentiment amoureux, et la fusion sensuelle et intellectuelle de deux esprits brillants . C’est également un témoignage sur l’époque passionnante que ces deux êtres ont traversée et les personnalités du monde des lettres et des arts du Paris des années 30.
Michel Bernier et Christine de Camy nous feront découvrir cette formidable correspondance, à travers la lecture de quelques lettres.
Dédicace avec Gilles Vincent
Les palois connaissent bien Gilles Vincent et ses romans policiers qui mettent en scène la commissaire Aïcha Sadia et son équipe. Après Djebel, Parjures, et Beso de la muerte, voici donc sa nouvelle enquête, Trois heures avant l’aube, plus sombre et ambitieuse que les précédentes, quittant définitivement le roman à énigme pour lorgner du côté du grand roman noir imprégné de satire politique et sociale.
Il publie en même temps son premier polar destiné à la jeunesse aux éditions Paul&Mike : Gévaudan, le retour de la bête, dans lequel il revisite le mythe du terrible loup…
Lecture : M-D, forcément Duras
Marguerite Duras aurait eu 100 ans le 4 avril 2014… L’occasion de découvrir ou redécouvrir l’oeuvre de celle qui a profondément marqué des générations de lecteurs et d’écrivains.
Deux de ces lectrices, Carole Foullon et Catherine Chevalier, nous proposent donc une lecture à travers l’oeuvre de Duras, sa langue et son écriture si caractéristiques… Hiroshima mon amour, L’amant, Moderato Cantabile ou Le ravissement de Lol V. Stein restant en effet des oeuvres fondatrices de la littérature contemporaine.
Hommage à Nougaro avec Christian Laborde et Francis Lassus
« Un art total, un artiste complet, un athlète. »
Dans son très beau livre illustré Claude Nougaro, le parcours du coeur battant, l’écrivain Christian Laborde (que le chanteur appelait affectueusement « Frère Laborde ») raconte le choc Nougaro. Sa présence, sa voix rocailleuse, sa langue, sa modernité… et retrace le parcours et les influences de son ami artiste. Le livre est abondamment illustré de photos, lettres et manuscrit, dévoilant le Nougaro intime, et est émaillé de témoignages d’artistes du calibre de Catherine Deneuve, Richard Galliano et du poète Serge Pey.
Et c’est en compagnie de Francis Lassus, qui fut le batteur de Nougaro, que Christian Laborde viendra présenter son livre et rendre hommage au chanteur, disparu il y a 10 ans.
Lecture érotique autour de « Ad Libido », par Josée Guellil des éditions In8
A l’heure où triomphent 50 nuances de Grey et autres romans faussement sulfureux à l’intérêt littéraire plus que limité, il fallait rappeler que la littérature érotique était un genre majeur, ni cucul ni porno, capable d’explorer le désir ou le plaisir dans toute leur subtilité et leur complexité avec mille trésors d’écriture. Ce rappel, les éditions In8 (dont le catalogue est riche de petites nouvelles érotiques) y ont contribué cet automne, en publiant avec les excellentes éditions du Chemin de fer le beau livre Ad libido : 6 nouvelles érotiques contemporaines, signées notamment Anna Rozen, Eric Pessan, Frédérique Martin ou Emmanuelle Urien, illustrées par sept plasticiens. Treize artistes au total, treize univers, treize visions du plaisir. Certaines propositions charment avec douceur, d’autres bousculent, certaines suscitent la mélancolie, d’autres le rire. Comme autant de façons d’aimer… Ce sont des extraits de ce recueil que viendra nous lire à la librairie Josée Guellil, éditrice chez In8.
Rencontre avec Marie Darrieussecq, Prix Médicis 2013
Marie Darrieussecq a obtenu cet automne le Prix Médicis ainsi que le « Prix des prix » pour son dernier roman Il faut beaucoup aimer les hommes, paru aux éditions POL. Elle y raconte la relation entre Solange, jeune actrice française ayant réussi à Hollywood et Kouhouesso, comédien et aspirant réalisateur camerounais. Il y est question d’amour, de non-amour, de désir, de préjugés raciaux, de cinéma, de Georges Clooney, d’Aimé Césaire et d’Au coeur des ténèbres, le roman de Joseph Conrad que Kouhouesso rêve de porter à l’écran. Roman d’une belle finesse, tantôt minutieux dans l’analyse des rapports de couple, tantôt épique lorsqu’il relate un tournage dans la jungle africaine, sa lecture nous avait emballés dès le mois d’août. Nous sommes donc ravis de recevoir Marie Darrieussecq, avec qui nous parlerons aussi de ses précédents livres, dont Truismes, premier roman qui l’avait révélée au public en 1996, ou Clèves (2011) qui mettait déjà en scène Solange, alors encore adolescente en pleine découverte de la sexualité.